L'histoire de la capoeira

Il y a beaucoup de théories sur l'origine de la capoeira et bien que nous présentons ici plusieurs de ces théories, loin de nous l'idée d'affirmer que cette liste est complète ou même qu'une des théories ci-dessous soit plus correcte qu'une autre.



L'histoire écrite de la capoeira commence au 19ième siècle. Le plus ancien texte descriptif sur la capoeira a été écrit par Melo de Morais Filho, docteur et historien estimé qui a documenté les traditions populaires du Brésil. Durant les deux premiers siècles de la colonisation, le Portugal n'a pas porté grande attention à sa colonie Sud-américaine autre que l'exploitation de ses ressources naturelles. La croissance des villes sans planning économique et socioculturel garantissait une vaste population errante. Ces gens furent attirés par la capoeira, qui leur procurait non seulement le bénéfice de divertissement mais aussi un puissant moyen d'attaque et de défense, et pour beaucoup, une arme pour leurs crimes de survie. L'identification du malfaiteur avec la capoeira était si répandue que le mot capoeira devenait un synonyme pour bandit et voleur. En 1808 le monarche Dom João VI a fui le Portugal et a établi le centre de son empire au Brésil pour éviter une invasion française. Dans son programme économique et social il créa la première force de police organisée au Brésil. Quatorze chefes de policia (chefs de police) se sont succédés jusqu'à 1831, faisant de la vie du capoeiriste un règne de terreur constante. Durant cette période beaucoup de faits historique successifs ont influencé la dynamique sociale du pays, avec des répercussions évidentes sur la capoeira.


Selon Augusto Ferreira, la Capoeira est née d'un brûlant désir de liberté des esclaves. Les premiers pas vers cette reconquête furent faits quand les Hollandais attaquèrent la colonie Portugaise, envahissant les villes et plantations le long de la côte nord-est, se concentrant sur Recife et Salvador. Avec chaque invasion Hollandaise le dispositif de sécurité des plantations et villes était affaibli et les esclaves, tirant avantage des opportunités, s'enfuyaient, plongeant dans la forêt à la recherche d'endroits sûrs où se cacher et survivre...

· En 1815 le Brésil devint une monarchie.
· En 1822 le Brésil signa sa déclaration d'indépendance et devient un empire.
· En 1850 le trafic d'esclaves fut aboli.
· En 1865 le Brésil s'allie à l'Argentine et l'Uruguay contre le Paraguay.
· En 1885 la loi Saraiva Cotegipe (aussi appelé lei sexagenário) libère tous les
esclaves à l'âge de 65 ans.
· En 1888 la loi d'or abolit l'esclavage sans compensation pour les propriétaires
d'esclaves.
· En 1889 l'empereur est détrôné par l'armée et la république est proclamée.

Le nombre de vagabonds, ... fut agrandi des vétérans de la guerre de Paraguay, par des gens des quilombos détruits et par d'anciens esclaves qui ne furent pas intégrés adéquatement dans la société. Si ces gens n'étaient pas des capoeiristes, ils étaient vite attirés par l'art. La repression officielle de la capoeira fut intensifiée. De temps à autre, les capoeiristes étaient considérés des héros, comme quand ils ont été au front durant la guerre de Paraguay ou quand ils ont aidé à suffoquer une rébellion de soldats étranger en 1828 (Le gouvernement avait fait appel à des mercenaires pour renforcer ses troupes durant la guerre de Rio de Prata. Non content du traitement du gouvernement, plusieurs bataillons se sont rebellés, ont quittés le quartier général pillant et tuant d'innocents passants. L'incident fut clos quand les soldats furent confrontés par un groupe de capoeiristes. Bien qu'armé de fusils, les soldats ne pouvaient pas se défendre contre les battons, rasoirs, pierres et ruses des capoeiristes. Ils tombèrent dans les rues et les places, la majorité blessée et une partie morte).




Durant les derniers jours de l'empire Brésilien, les conflits entre les monarchistes et les républicains étaient fréquents. Pour protéger la princesse Isabel, les monarchistes ont créé la Guarda Negra (garde noire), composé de noirs, de mulâtres et beaucoup d'esclaves libérés. Ces hommes étaient extrêmement dévoués à la princesse parce qu'elle avait signé la loi abolissant l'esclavage. La guarda negra a combattu les républicains jusqu'au dernier souffle de l'empire. Furieux, les républicains jurèrent de tuer ses membres; si la monarchie n'avait pas réussi à effacer la capoeira du pays, la nouvelle république allait essayer. À l'aube du vingtième siècle la capoeira était répandue, utilisée par des malfaiteurs, des gardes du corps, des mercenaires et des politiciens qui veulent influencer le résultat des élections. En 1920 le chef de police de Bahia (Pedro de Azevedo Gordilho) engagea son entière force de cavalerie contre les malfaiteurs, les rodas de capoeira, les terreiros de candomblé et les afoxes, faisant de lui l'ennemi numéro un des capoeiristes de Bahia. La répression de la capoeira diminua après qu'une révolution militaire mit Getúlio Vargas au pouvoir en 1930. Pour augmenter le support populaire, le chef de gouvernement institua un régime de législation paternaliste tout en soulageant la répression d'expressions culturelles populaires comme la capoeira. En 1932 Mestre Bimba fut le premier mestre à ouvrir une école de capoeira formelle. Le 9 juillet 1937 le cours de l'histoire de la capoeira changea de direction, quand l'école de capoeira de Mestre Bimba fut formellement reconnue par le gouvernement à travers l'office de l'éducation et de l'assistance publique.


Photos ci- dessus de//Mestre Jo Grande, Mestre Jo Pequeno, Mestre Pastinha, Mestre Bimba et Zumby.

(En savoir plus: www.capoeira-school.be). © vzw E.CA asbl, 2007. Tous droits réservés.